Aujourd’hui la vie est menacée , la crise économique , sociale, écologique …menace l’humanité et la vie elle même sur la planète. A partir de ma propre expérience d’écologiste, je vais assayer de vous donner quelques idées qui pourraient peut être vous inspirer ou vous encourager à vous aussi participer à sauver la vie menacée sur la belle planète bleue.
Depuis mon adolescence je me suis engagé pour l’écologie, j’en ai fait mon métier ce qui fin des années 80 n’était pas si courant, en devenant conseiller en agrobiologie. Pour moi c’est important d’agir concrètement dans ce domaine et de de plus nous avons tellement à apprendre de la nature. C’est pour cela que j’ai participé à de nombreuses initiatives écologique variées, pour la défense d’espaces naturels et la biodiversité autant que pour la préservation de variétés locales ou anciennes.
De toutes ces actions, certaines se sont révélées particulièrement positives et riches d’enseignements. C’est le cas des luttes contre les GPII, Grands Projets Inutiles et Imposés comme celui de Notre Dame des Landes (NDDL), une victoire qui confirme l’efficacité des collectifs auto-organisés enracinés sur le terrain comme les ZAD (Zone à Défendre). Ce sont des zones d’autonomie ou des convergences s’effectuent amenant une grande diversité d’action et d’intelligence collective. Ce sont des matrices de solidarité, d’alternatives et d’entrainement à la lutte sociale fonctionnant sur un mode démocratique innovant et local.
Dans la Loire, Le projet de construction d’une nouvelle autoroute (déjà) entre St Etienne et Lyon, l’A45, lancé en 1993 est abandonné en 2018. Afin de mettre en évidence l’impact écologique du projet qui devait traverser de magnifiques espaces naturels et agricoles des monts du lyonnais, un collectif de personnes qui avaient toutes et tous soutenus NDDL a organisé une marche de plusieurs jours sur le « futur » parcours de l’autoroute. Avec des rencontres chaque soir dans les villages et un final où nous avons rejoint un grand événement organisé par les agriculteurs locaux et la confédération paysanne. Une très belle expérience, une manière de lutter au rythme de la marche, enraciné et efficace, avec des rencontres et des apprentissages chaque jour.
Une ville sans nature c’est invivable et je me bats pour qu’on trouve des espaces naturels et même des lieux laissés à l’état sauvage qui sont de merveilleux outils pédagogiques pour sensibiliser et faire connaitre la bio-diversité. Nous avons hélas perdu le contact avec la nature pour de multiples raisons historiques et nous devons urgemment renouer avec ce qui est la vie. C’est pour cela que J’anime souvent des visites de découverte de la nature avec des enfants, des jeunes, des étudiants, des familles aussi. L’idée est d’expliquer les grands cycles naturels, je parle de l’eau de son importance, du fait que nous devrions limiter les surfaces imperméables (goudron, béton…) des saisons, du soleil et de la photosynthèse…de tous ces cycles qui sont à la base de la vie. Je parle aussi de la nature sous son aspect nourricier, thème qui me passionne, et j’explique les récentes découvertes en archéologie qui nous ont montré que nos ancêtres dit « chasseurs Cueilleurs » n’étaient pas des individus sous-alimentés et totalement sauvage, les découvertes des grottes chauvet , datant de 36000 ans montre au contraire un sensibilité étonnante. Etonnant aussi l’analyse des restes osseux qui nous montre des individus qui ne présente pas de carence. Dans un environnement riche (et avec une population faible il faut le préciser) la chasse devait s’agrémenter d’activité moins dangereuses come le piégeage ou la pêche. En effet, pourquoi courir derrière un cerf,un chevreuil… quand on peut ramasser facilement les escargots, piéger les lapins au collet, mettre des nasses pour le poissons …?Les plantes sauvages donc constituaient l’essentiel de la nourriture avant la révolution néolithique. Celle-ci par la domestication des plantes (agriculture) et des animaux (élevage) a changé considérablement nos habitudes alimentaires pas forcément pour le meilleur. En effet ces plantes sauvages sont beaucoup plus nutritives que les plantes cultivées. Alors pourquoi sont-elles été oubliées dans notre alimentation?
Plusieurs facteurs y ont concourus tout d’abord les aliments sauvages sont « gratuits », au fil des siècles on a considérés qu’ils étaient donc la nourriture des pauvres, d’autre part cette gratuité ne s’accommode guère de la mentalité capitaliste. Dans me visites je commente aussi le drame de l’inquisition, les « simples » sauvages (plantes médicinales) nous offre leurs vertus thérapeutique tout aussi généreusement, elles ont soignés des générations d’humains mais l’avènement des pouvoirs centralisés (églises, état.. ) a malmené ses savoirs traditionnels locaux. Les milliers de femmes torturées et brûlées comme sorcières n’ont pu nous transmettre la connaissance de cette pharmacie naturelle et gratuite.
Je raconte aussi que nous n’avons plus vraiment idée de ce que peut être un milieu vraiment riche en vie, comme le furent les rivières il y a cent ans, les poissons et crustacées y abondaient tellement que des ouvriers qui travaillaient aux constructions de barrage se mirent en grève au motif qu’il ne voulait plus manger su saumon tous les jours. Quant aux étangs et lacs ils ont abrités des villages lacustres et la vie autour de ces milieux très riches en biodiversité. Je conseille le livre et le film « les enfants du marais » qui dépeint bien la richesse de ces milieux même encore au 20éme siècle.
Nous avons asséché les zones humides, nous avons posé des drains partout et cela nous a couté des millions …et maintenant avec le réchauffement nous manquons d’eau.
A Sainté Debout nous essayons de promouvoir des solutions locales pour la vie citadine autant que pour l’agriculture. Le degré d’autonomie alimentaire moyen des 100 premières aires urbaines françaises est (seulement) de 2,1%. Il faudrait soutenir les filières locales d’agriculture et d’agro-alimentaire. Il en résulterait une alimentation de qualité, avec peu de transport et des emplois locaux non dé localisables par centaines de milliers. Avec le réchauffement climatique nos villes sont littéralement devenues des fours. Je ne sais pas si vous connaissez l’albédo, l’albédo est la fraction de l’énergie solaire qui est réfléchie. Sa valeur est comprise entre 0 et 1, plus il est élevé, plus la surface est réfléchissante et donc moins le support chauffe. Cela signifie qu’une surface blanche pas exemple qui réfléchit bien l’énergie solaire chauffe moins qu’une surface noire. Le goudron est donc une catastrophe de ce point de vue. A Los Angeles on peint en blanc certains sols et bâtiments, ce qui permet de faire baisser la température de 6 ou 7 degrés. Dans notre ville la municipalité ne fait pas grand-chose sur le sujet aussi nous avons commencé avec quelques habitants à peindre nous-même nos trottoirs en blanc en utilisant une peinture naturelle et qui disparait avec les pluies d’automne (lait de chaux).
Ce sont des actions très locales mais ce qui est paradoxal c’est que parfois elles ont des répercussions au-delà de ce j’aurais pu même imaginer ; ainsi par exemple en 2021, j’ai eu l’immense plaisir de faire visiter un petit bois de ma ville à une délégation de Zapatistes du Chiapas. Je peux témoigner que ces personnes avaient un rapport privilégié avec la nature mais aussi une expérience de l’action et des pratiques démocratiques largement supérieur à tout ce que j’ai vu en France, Mais ça c’est un autre article…
J’espère qu’avec l’évocation de quelques expériences que j’ai eu le bonheur de vivre, vous aurez vous aussi envie de faire votre part pour être la réponse à la vie menacée.